Sur les trois dernières années, l’Europe a connu des faillites de récoltes dues aux sécheresse et aux espèces invasives. Les paysans ne peuvent pas s’aligner sur le prix des céréales en provenance d’Ukraine qui est dans une situation désespérée. Un hectare de terre cultivable disparait chaque seconde dans le monde et le sol est une resource non renouvelable.
La disparition des terres agricoles – planetoscope: https://www.planetoscope.com/sols/1175-disparition-de-surfaces-agricoles-dans-le-monde.html
A la fin de l’été 2023, en moins de neuf mois, le bio en France a reculé de 20%; 56% en trois ans. 35% de plus d’agriculteurs bio sont repassés en agriculture conventionnelle en un an.
Ces fermes qui abandonnent le bio au prix d’un périlleux retour en arrière – Les Echos: https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/ces-fermes-qui-abandonnent-le-bio-au-prix-dun-perilleux-retour-en-arriere-1917474
Or 82% du bio est industriel c’est-à-dire une monoculture ou un élevage intensif dans lesquels on a simplement replacé les apports chimiques par des apports autorisés dans le bio. C’est déjà un grand progrès par rapport à l’agriculture conventionnelle car cette agriculture n’utilise pas de produits chimiques. Les animaux dans ces élevages tombent autant malade que dans l’élevage conventionnel mais l’éleveur a moins de possibilités pour les soigner. Les plantes dans les champs sont autant vulnérables aux nuisibles mais l’agriculteur a moins d’options pour les soigner. Le résultat, ce sont des produits extrêmement vulnérables et les agriculteurs doivent mettre des tenues stériles de laboratoire pour entrer dans leurs étables ou leurs greniers. Car si une bactérie entre, il peut perdre de nombreuses bêtes. Ces exploitations peuvent même participer à la prolifération des nuisibles du fait de leur extrême fragilité. De fait, les exploitations bio sont moins bien équipées que les conventionnels pour faire face aux conséquences du changement climatique, à l’arrivée des nuisibles et à la prolifération des zoopathies. Cela devient coûteux et les prix explosent et ils ne deviennent plus compétitifs.
C’est quoi le bio industriel? – Naturellement en famille: https://naturellement-en-famille.fr/component/k2/87-alimentation-savoir-faire-5/reconnaitre-le-bio-industriel?Itemid=9999999999.
Quand Albert Howard formalise ce que devrait être une agriculture bio moderne, il voulait au contraire que les plantes et les animaux soient plus résistants. La ferme qu’il décrit est une ferme régénérative qui a un minimum d’apports et un minimum de déchets. L’agriculture est circulaire. Les animaux et les plantes partagent le même espace. Les animaux enrichissent les sols. Le nuisible est une information à utiliser. Il ne faut pas aller contre la nature. Les variétés d’animaux et de plantes sont spécifiques à la ferme et différents de la ferme d’à côté. Les animaux et les plantes ne sont pas conformes à des standards. Il ne peut pas y avoir de production de masse d’une seule variété.
L’agriculture régénérative bio est beaucoup plus gourmande en main d’oeuvre et ne peut pas apporter des produits uniformes toute l’année. 92% des français font leurs courses en supermarché où il n’y a que des produits formatés et des exploitations capables de fournir de gros volumes pour un produit donné. Les fermes régénératives n’ont pas accès aux centrales d’achat des supermarchés. Il faut encourager la création de coopératives et la vente directe, sans intermédiaires.
Le consommateur doit comprendre qu’un légume ou une viande peut avoir un aspect, un goût et une saisonnalité qui varient. Le gouvernement doit se tenir aux côtés des paysans et pas au côté des industriels. Aujourd’hui, l’Etat impose des règlements sanitaires, des inspections avec des policiers en armes et des chantages aux subventions aux paysans qui refusent l’agriculture conventionnelle. Demain, l’Etat doit faire confiance aux paysans. Les scandales sanitaires ont lieu dans les usines, pas dans les fermes. Les inspecteurs du travail devraient être réembauchés et aller dans les usines.
Les agriculteurs et les ouvriers agricoles doivent pouvoir vivre dignement de la vente de leurs produits. Pour cela, il faut rétablir les greniers publics qui avaient été éliminés dans les années 1970 et rediriger l’argent des subventions agricoles vers les petites exploitations. En effet, plus une exploitation est grosse, plus elle a de subventions, ce qui crée une concurrence déloyale aux petites exploitations plus écologiques qui pratiquent la permaculture ou l’agriculture régénérative. Ceux qui achètent du bio paient une fois avec leurs impôts le produit issu de l’agriculture intensive et une deuxième fois le produit bio qu’il va consommer. Aujourd’hui, quand une subvention sert de complément de revenu à l’agriculteur, elle permet juste aux intermédiaires d’acheter moins chers et de faire plus de marge. Dans un grenier public, cet argent garantit à l’agriculteur qu’il pourra vendre ses produits à un prix lui permettant de vivre décemment. A l’heure de la mondialisation, il faut ajouter une nouvelle mesure: le contrôle des prix. Dans l’union européenne, il devrait être interdit de vendre un produit agricole moins cher que le prix du grenier public pour éviter les concurrences déloyales. Cela existe pour les médicaments où il y a des prix minimums. La nourriture n’est pas un bien de consommation comme les autres. Il faut que les greniers publics vendent directement aux supermarchés. Il faut supprimer la marge des industriels afin que les prix n’augmentent pas. Les supermarchés font deux fois plus de marge sur des produits bio qu’ils achètent parfois moins cher que le conventionnel.
Le climat a été extrême ces dernières années. Il faut des plantes et des animaux robustes. Passer à une agriculture régénérative bio, c’est accepter les vrais goûts. Tous les nutriments et micro-organismes sont présents. C’est meilleur pour la santé, au goût et pour la planète. C’est moins cher pour la collectivité car il n’y a pas les maladies à rembourser. C’est meilleur pour les agriculteurs car ils sont moins seuls et peuvent avoir plus d’idées pour adapter leur travail à leurs sols.
L’industrialisation de l’agriculture conventionnelle amène des bactéries résistantes aux antibiotiques. L’industrialisation de l’agriculture et de l’élevage appauvrissent les sols et à terme, cela crée des déserts où plus rien ne pousse. Il faut préserver la nature pour préserver notre source d’alimentation.
The omnivore’s dilemna: https://en.wikipedia.org/wiki/The_Omnivore%27s_Dilemma
Roots: https://www.arte.tv/fr/videos/RC-022665/roots/
How to fight desertification and reverse climate change: https://www.ted.com/talks/allan_savory_how_to_fight_desertification_and_reverse_climate_change
Agriculture and Consumer Protection Act of 1973: https://en.wikipedia.org/wiki/Agriculture_and_Consumer_Protection_Act_of_1973
Bio, la crise de foi | ARTE: https://youtu.be/DRNHev4jk08?si=PrOq1mIZLlL4p5Di