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La marche forcée vers la destruction de la nature

La marche forcée vers la destruction de la nature

L’état et les médias ont blâmé les travailleurs considérés comme pas assez productifs pour la perte de leurs usines dans les années 70. Depuis vingt ans, ils blâment cette même génération pour les soucis d’environnement. Ce serait les gens qui auraient pollués sans égards pour l’environnement. C’est la même stratégie pour une même fin : monter une partie de la population contre une autre et détourner la colère des gens gens des vrais responsables : les propriétaires d’industries et les politiques qui les servent au lieu de représenter leurs citoyens.

Depuis le début de l’industrialisation, il y a eu des résistances pour protéger la nature.

Les paysans ont été chassés de leurs fermes par la violence sur leur physique ou en brûlant leurs maisons pour les forcer à devenir des ouvriers en ville. La population n’a pas pu protéger la nature. Elle a été réprimée par la police et l’armée.

Il est impossible de blâmer la population pour la destruction de l’environnement. De nombreuses voix se sont élevées contre. Ce sont les décideurs, aux mains de ceux qui bénéficient à court terme de cette pollution, qui ont forcé la population à le faire. Il est faux de dire que nos aïeux ne se souciaient guère de l’environnement ou que c’est la faute des gens s’il y a de la pollution.

Le Temps des ouvriers – 4 épisodes – Arte: https://educ.arte.tv/serie/le-temps-des-ouvriers-tous-les-episodes

Des artistes se sont mobilisés pour la défense de la nature: William Morris, Jean-Jacques Rousseau, les romantiques comme Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Henri David Thoreau, Caspar David Friedrich, François René Chateaubriand, William Wordsworth, William Turner, Théodore Géricault, ou encore Samuel Taylor Coleridge.

William Morris – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Morris

Jean- Jacques Rousseau – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau

La nature chez les romantiques – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A8mes_r%C3%A9currents_du_romantisme_fran%C3%A7ais

Le Romantisme – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Romantisme

Au XIXème siècle, les ouvriers et la part la plus pauvre de la population souffrent démesurément de la pollution, tandis que ceux qui peuvent se le permettre s’installent dans les banlieues plus vertes, en plus haute altitude, et situées plus à l’ouest.

“Vers la fin du xixe siècle, l’inquiétude au sujet de la nature croît parmi les citoyens aisés et éduqués. Ils forment des groupes de protection de la nature (ainsi que de la culture) à des fins esthétiques dans leur région – Heimat ou petite patrie. À l’époque de la montée du nationalisme, la préservation de la nature est de plus en plus souvent mise en avant en tant que cause patriotique. L’idéalisme antimoderniste et anticapitaliste informe une partie de la critique formulée par le mouvement patriotique au sujet de la taille des haies ou de l’intensification de la production agricole, par exemple. L’émergence des intérêts touristiques renforce le soutien local comme par exemple en Rhénanie, cœur du tourisme au xixe siècle, ou en France, contre l’exploitation minière des formations rocheuses pittoresques. Ces groupes montrent leur désaccord par des lettres adressées aux autorités, ou organisent des loteries afin de lever des fonds leur permettant d’acquérir des terres.”

Des parcs nationaux, des groupes de protection de la nature, des « monuments naturels », des lois de protection des oiseaux émergent en Europe et aux Etats-Unis. Cela s’est fait grâce à la mobilisation de la population pour la préservation de la nature.

Dans les années 30, le mouvement naturiste était très populaire. Le terme d’écologie biologique est né à cette époque. Les paysans étaient contre les engrais chimiques. Ils ont résisté de 1924 à 1947.

An Agricultural Testament – Wikipedia: https://en.wikipedia.org/wiki/An_Agricultural_Testament

The Pioneers of Biodynamics in Great Britain: From Anthroposophic Farming to Organic Agriculture (1924-1940): https://orgprints.org/id/eprint/37261/1/Paull2019.BDpioneersUK.pdf

L’architecture organique prône que l’habitat doit ressembler à la nature.

“Après la seconde guerre mondiale, les socialistes “soulignent que la victoire contre le capitalisme mettrait aussi un terme à l’exploitation de la nature (…) Dans les années 1950, les pays socialistes font passer de nombreuses lois ambitieuses de conservation de la nature et créent de nouveaux parcs nationaux.” Après la Seconde guerre mondiale, la France a connu un remembrement de ses terres, au profit d’une agriculture productiviste”. «  L’Etat fait redessiner les terres agricoles dans la plupart des campagnes françaises, afin que les champs soient accessibles par des chemins carrossables et facilement cultivables par des machines. C’est le remembrement. Les petites parcelles sont regroupées pour en former des grandes. Dans les régions de bocage, les haies et talus disparaissent sous les lames des bulldozers. L’objectif est que la paysannerie produise davantage et que la France devienne une puissance agricole mondiale. Au cours de ce processus, la taille des fermes augmente considérablement, et les plus petits paysans disparaissent. » Inès Léraud

On assiste à “l’opposition du monde paysan au remembrement, une paysannerie elle-même fracturée entre les agriculteurs qui tirent profit du remembrement, et ceux qui en souffrent, les “lésés”. En effet, la politique de remembrement fut pensée, selon Inès Léraud, au service de l’expansion industrielle de la France : la mécanisation de l’agriculture devait permettre aux agriculteurs d’exploiter de plus grandes surfaces avec moins de travailleurs, libérant ainsi une main d’œuvre conséquente pour les usines. Des centaines de milliers d’exploitations agricoles disparaissent. « Le nombre de paysans et de salariés agricoles passe de 7 millions en 1946 à 3,8 millions en 1962. (…) C’est le plus grand « plan social » qu’a connu la France. », explique l’autrice. « En 1961, les paysans sans ferme composent 70% des effectifs ouvriers de l’usine Citroën, construite à Rennes un an auparavant. Une politique de transfert de main-d’œuvre savamment orchestrée…», poursuit-Inès Léraud.”

“En Europe de l’Ouest, des idées plus anciennes datant du mouvement de conservation de la nature et du Heimat au xixe siècle continuent de se développer dans les années 1950 et 1960. En Allemagne de l’Ouest et en Autriche, des musées et des films célèbrent les traditions et les paysages pittoresques. La planification du paysage se développe au temps de la planification gouvernementale. Les membres aisés de la société participent activement à la protection de la nature. Le marchand d’Hambourg Alfred Töpfer achète des terres en zone rurale pour y créer des « parcs de protection de la nature » où les pratiques agricoles traditionnelles et les paysages peuvent être préservés, tout en les ouvrant au public à des fins touristiques”.

“Les années 50 et 60 voient la multiplication des associations et sociétés locales de protection des oiseaux, de la nature… et sur l’ensemble du territoire la naissance de la Société Nationale de Protection de la Nature et d’Acclimatation en France (SNPN), puis en 1968 de la Fédération des Usagers des Transports (FUP) en région parisienne.” L’association Nature & Progrès est crée en 1964. Mai 68 joue un rôle important. Les beatniks et les hippies défendaient un retour à la nature. Les baby-boomers se sont mobilisés pour la préservation de la nature et contre le nucléaire. La question écologique est prise en charge par des auteurs « contestataires », les associations écologistes commencent à s’intéresser à la lutte politique et se lient avec d’autres mouvements sociaux. Par exemple, Greenpeace a été crée en 1971.

Environnement : les premières sensibilisations des jeunes | Franceinfo INA: https://youtu.be/fGLXNCMP42g?si=iqYD8pyu6-0oEh2L

Le Printemps silencieux de Rachel Carson, publié en 1962 et rapidement traduit dans toutes les langues européennes, est une mise en garde contre l’impact du DDT et d’autres substances chimiques sur la santé humaine et la nature. Vers la fin des années 1960, les scientifiques et les experts recueillent des données alarmantes sur la pollution, la gestion des déchets et la destruction de l’environnement dans tous les pays. Les organisations internationales offrent une plateforme aux préoccupations sur ces sujets. Les gouvernements discutent de plus en plus de l’impact des effets secondaires de la croissance sur la qualité de vie de leurs citoyens et amorce une politique environnementale.”

Dans la suite de la conférence des Nations unies sur l’environnement de Stockholm en 1972, les Communautés européennes (CE) promulguent le premier programme d’action pour l’environnement qui jette les bases de nombreuses lois à venir sur le contrôle de la pollution de l’air et de l’eau, et même sur la protection des oiseaux dans le courant des années 1970. 

La révolution écologiste des années 1970 mondialisa et politisa les préoccupations au sujet de la nature. “Le début des années 1970 voit aussi de nouveaux mouvements environnementaux prendre la place des anciens mouvements de conservation de la nature.”

 “Traditionnellement, la conservation de la nature préoccupe les personnes âgées et conservatrices qui rédigent des lettres ou des pétitions dociles aux autorités, ou qui tissent un réseau de relations avec des personnes influentes. En revanche, les nouveaux écologistes sont influencés par les nouvelles idées de gauche et les moyens de protestation des mouvements étudiants de 1968”:  occupation de sites, manifestations de rue, ou des modes informels d’organisation de groupes citoyens militants. “Ils mettent en scène des manifestations spectaculaires dont l’objectif est d’obtenir une couverture médiatique. L’écologie met également de nouvelles questions à l’ordre du jour en les traduisant en termes de problèmes environnementaux. Le plus saillant et controversé d’entre eux est l’énergie nucléaire qui se généralise à l’époque dans toute l’Europe en prévision de l’accroissement des besoins en électricité” 

“La chute du rideau de fer en 1989-1990 fait s’éclipser les questions environnementales pour quelque temps à la faveur des problèmes sociaux et économiques urgents ainsi que de la transition démocratique. Cela est surprenant, étant donné le rôle majeur joué par les questions environnementales au sein de l’opposition aux anciens régimes socialistes. La transition économique est avantageuse pour l’environnement en raison de la fermeture de certaines industries polluantes, même si c’est au prix d’un taux élevé de chômage. “

La protection de l’environnement a été la préoccupation de la population au moins depuis le début de l’industrialisation et sur toutes les génération. Il est erroné de dire que c’est l’affaire des générations actuelles et que les générations passées ne s’en préoccupaient pas. Il n’existe pas une majorité silencieuse qui veut polluer, c’est un mythe. Les politiciens font des cadeaux aux industriels contre l’avis du peuple. Le pouvoir est au service des riches. Il cherche à diviser pour mieux régner: il blâme les immigrants, les jeunes, les chômeurs, les gens de la campagne, etc. Il craint que le peuple soit uni.

Idées, acteurs et pratiques politiques de l’histoire environnementale européenne – Jan-Henrik MEYER – Université de la Sorbonne: https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/%C3%A9cologies-et-environnements/id%C3%A9es-acteurs-et-pratiques-politiques/id%C3%A9es-acteurs-et-pratiques-politiques-de-l%E2%80%99histoire-environnementale-europ%C3%A9enne

“Le remembrement, une division des terres et des êtres” – Radio France: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-l-idee/le-remembrement-selon-ines-leraud-et-pierre-van-hove-9818632

“L’Occident et ses baby-boomers” – Radio France: https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/l-occident-et-ses-baby-boomers-3388560

L’écologie dans la France des années 1960-1970 – ESSF: https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article10428


– Inès Léraud et Pierre Van Hove – Champs de bataille, l’histoire enfouie du remembrement, aux éditions Delcourt, dans La revue dessinée.

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