Je ne m’intéresse qu’à la chimie du cerveau,
Ça m’évite d’écouter tous leurs mots.
De toute façon, j’ai peu d’empathie.
Mon forte c’est la pharmacie.
C’est pourquoi c’est plus facile pour moi d’écouter.
Je n’écoute pas leurs maux,
Je visualise des grilles de lecture pour comprendre leurs dires
et vérifie la neurochimie que j’ai mise en place.
J’adore quand elle est dosée quasi-parfaitement.
Ça me fait me sentir bien.
C’est ce que je fais de mieux pour aller vers les autres.
J’ai alors d’excellentes interactions humaines.
Je ne vois qu’une personne à la fois,
Je ne dois pas parler de moi.
J’analyse,
Et reste en retrait.
Au moins les malades
Ont des comportements plus prévisibles,
Et avec la médication,
Je peux contrôler leur bonne progression.
J’excelle dans mes domaines de prédilection,
Et délaisse les autres à minima.
Parfois, j’ai peur d’un patient inoffensif,
Et le fait attendre
Dans la salle d’attente évidemment.
Bien sûr, je n’ai pas peur quand ils sont en crise,
Car je connais toutes leurs pathologies sur le bout des doigts
Et connais le protocole à appliquer cas par cas,
C’est plus facile pour moi.
Neurones, synapses, neurotransmetteurs…
Handicapé ? Mais pourquoi ?
J’excelle dans mon domaine,
J’ai une vie qui me convient.
J’ai trouvé ma place.
C’est vrai que je ne suis pas vraiment autiste,
Je suis dans le spectre,
Mais je suis loin d’être un spectre.
Aurianne Or